Maximus Chassal
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Au restaurant de la Coop City de St-Laurent, en fin d’après-midi, la conversation entre Alex Li et Maximus Chassal, le banquier de la BNS, se concentra sur le rapport entre la fiction et la réalité.
« Maximus, commença Alex, les faux positifs induisent les systèmes de sécurité en erreur dans le sens où ils ne peuvent réellement déterminer l’intention des locuteurs. Ainsi, notre jeu en ligne, avec ses scénarios complexes, crée un effet de concaténation. Autrement dit, les algorithmes de surveillance repèrent des mots-clés, des patterns qui peuvent être à leur tour interprétés comme suspects. »
Maximus écoutait, à la fois sceptique et stressé. « Mais c’est de la fiction, Alex!, hurla-t-il. Les autorités ne peuvent prendre ça au sérieux. Elles n’ont pas d’argent pour te surveiller! T’imagines quelqu’un à Berne payé pour te surveiller! C’est insensé! Je sais que ça fait partie de tes phantasmes, mais là permets-moi de douter de la solidité de ton raisonnement… »
Alex secoua la tête. « Ce n’est pas que tu ne me comprends pas, c’est que tu ne veux pas me comprendre… C’est là où le numérique rompt avec le passé dans le sens où les traces que nous laissons sur le Net changent l’interprétation que les autorités peuvent avoir de nous. Nos actions, dans le jeu, bien que fictives, une fois identifiées par des robots, peuvent être perçues comme une menace réelle. Et, de ce fait, les autorités peuvent intensifier leur surveillance qui, paradoxalement, réalise la fiction. »
« Tu veux dire que la fiction pourrait inciter à une réaction réelle, qui à son tour alimente la fiction ? » demanda Maximus, essayant de suivre le raisonnement.
« Exactement, répondit Alex. C’est comme si nos scénarios projetaient des ombres dans la réalité. Ces ombres, bien qu’imaginaires, sont prises pour de véritables menaces. Ainsi, la fiction engendre une réalité à partir de la surveillance… »
Maximus fronça les sourcils, absorbant l’explication. « Alors, ton jeu ne serait pas seulement un passe-temps, mais un moyen de manipuler la réalité grâce à la surveillance? »
« C’est le paradoxe de notre époque numérique, conclut Alex. La fiction devient une sorte de réalité anticipée, et cette réalité modifiée nourrit à son tour la fiction. Nous sommes pris dans une boucle temporelle, où nos créations fictives pourraient façonner notre avenir réel. »
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Assis dans mon bureau à la Banque Nationale Suisse à Berne, je parcourais attentivement l’article d’Alex Li. Ses idées, bien qu’innovantes, me plongeaient dans une réflexion profonde sur les implications de la Monnaie Numérique de Banque Centrale (MNBC) suisse, "Helvetia", et sur notre rôle en tant qu’institution financière centrale.
«L’intégration de l’économie circulaire et de la santé mentale via la MNBC...», murmurai-je en lisant le titre. Alex proposait un concept audacieux, un pas vers un modèle économique plus durable et socialement responsable. Mais en tant que banquier central, je devais envisager les implications pratiques et les défis que cela impliquerait.
L’idée de démystifier la MNBC auprès du grand public était certainement louable. La clarté et la compréhension publique sont essentielles pour une adoption réussie de toute nouvelle technologie financière. Cependant, cela soulève des questions sur la façon de communiquer efficacement sur une technologie aussi complexe et de démontrer son utilité au-delà des cercles financiers traditionnels.
Quant à l’économie circulaire, j’étais intrigué par la possibilité d’utiliser la MNBC pour encourager des pratiques plus durables. Cependant, je me demandais comment nous pourrions structurer et réguler de telles transactions pour qu'elles soient à la fois efficaces et sûres. La réutilisation, la réparation et le recyclage sont certes louables, mais leur intégration dans le système financier nécessiterait une réflexion méticuleuse.
La proposition d’Alex pour améliorer la santé mentale communautaire était la plus frappante. En tant que banquier, je me suis rarement trouvé confronté à des questions de santé mentale. Son approche, allouant des fonds MNBC à des programmes de santé mentale, était un rappel puissant que la finance pouvait et devrait jouer un rôle dans le bien-être général de la société.
Enfin, l’idée d’utiliser la plateforme multi-CBDC mBridge pour des transactions internationales et renforcer la position de la Suisse en Eurasie était un point clé. Cela alignait l’innovation technologique avec notre vision stratégique pour l’économie suisse. Mais cela impliquait également de naviguer dans un paysage géopolitique complexe et en évolution.
Je posai l’article, pensif. Les idées d’Alex étaient provocatrices et pleines de potentiel, mais elles nécessiteraient une évaluation prudente et une mise en œuvre stratégique. En tant que banquier central, mon rôle était de balancer l’innovation avec la stabilité et la sécurité, tout en considérant les besoins et le bien-être de nos citoyens. Alex avait ouvert une porte vers un avenir financier prometteur, mais c’était à nous, à la BNS, de naviguer prudemment sur cette nouvelle voie.
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Toujours à mon bureau, je m'immerge dans une réflexion plus approfondie de la démarche d'Alex Li et de son collectif. Les fenêtres donnent sur la ville tranquille, mais mon esprit est tout sauf calme, naviguant dans les eaux complexes de l'innovation, de l'art et de la finance.
Je commence par reconnaître la nature multidimensionnelle de leurs activités. Le collectif d'Alex ne se contente pas de l'art traditionnel ; il intègre la technologie, la critique sociale et une sensibilisation nuancée à des sujets aussi complexes que la Monnaie Numérique de Banque Centrale. Je réfléchis à leur usage de l'art comme outil de communication, un pont entre les concepts financiers abstraits et le grand public. Cette méthode, je l'admets, est brillante dans sa capacité à rendre le complexe accessible.
Je considère ensuite l'impact potentiel de ces activités sur la perception publique. Leurs messages, souvent teintés d'une critique pointue du système actuel, pourraient influencer considérablement l'opinion publique. Comment cela affecterait-il l'acceptation de notre projet Helvetia, la MNBC suisse ?
Je pèse leurs critiques de la société et de l'économie. Leur vision du monde, bien que parfois en contradiction avec la nôtre, soulève des questions valables sur la direction de notre système financier. Comment pouvons-nous, à la BNS, répondre ou même intégrer certaines de leurs idées pour le bien commun ?
Je réfléchis aux risques et opportunités. Leur approche pourrait-elle déstabiliser la confiance envers la BNS ou pourrait-elle stimuler des réformes bénéfiques ? Y a-t-il un potentiel de collaboration, ou sommes-nous destinés à être en conflit avec leurs idées ?
Je termine ma réflexion en envisageant l'impact à long terme de leur démarche sur la finance, l'art et la société. Leurs idées pourraient façonner l'avenir de manière imprévisible. Doit-on les considérer comme des partenaires potentiels dans l'élaboration d'un avenir financier plus inclusif et transparent ?
Ces questions restent en suspens alors que je regarde par la fenêtre, la ville s'étendant devant moi. La démarche d'Alex Li et de son collectif, je le sais, est un mélange complexe d'opportunités et de défis, et notre réponse en tant qu'institution financière pourrait bien façonner l'avenir de la finance en Suisse et au-delà.
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Le projet Tourbillon, comme décrit dans le document "Bis_Project_Tourbillon.pdf", se concentre principalement sur l'exploration de la confidentialité, de la sécurité et de la scalabilité pour les Monnaies Numériques de Banque Centrale (MNBC), avec un accent particulier sur l'anonymat du payeur dans les transactions utilisant les MNBC. Cependant, il est important de noter plusieurs aspects concernant l'utilisation potentielle de la MNBC dans les transactions de détail, notamment avec la Banque Nationale Suisse (BNS) :
1. Prototypes EC1 et EC2: Le projet a développé deux prototypes (eCash 1.0 et eCash 2.0) qui utilisent des technologies avancées comme les signatures aveugles pour assurer l'anonymat et la sécurité. Ces prototypes sont des étapes initiales visant à évaluer la faisabilité technique de certains aspects des MNBC.
2. Focus sur la Confidentialité et l'Anonymat: Bien que le projet mette l'accent sur l'anonymat dans les transactions CBDC et explore des aspects importants liés à la confidentialité et à la sécurité, il ne fournit pas de modèle direct pour l'adoption généralisée des MNBC dans les transactions de détail.
3. Adoption par la BNS: L'adoption de la MNBC par la Banque Nationale Suisse pour les transactions de détail dépendrait de divers facteurs, y compris les résultats de projets de recherche comme Tourbillon, les considérations politiques et réglementaires, et les besoins du marché suisse.
4. Évolution vers les Transactions de Détail: Bien que le projet Tourbillon fournisse des informations précieuses sur les caractéristiques techniques des MNBC, la transition vers leur utilisation dans les transactions de détail nécessiterait des étapes supplémentaires, y compris des décisions politiques, des cadres réglementaires adaptés, et l'acceptation par le public et les institutions financières.
5. Impact sur le Système Monétaire: L'introduction de la MNBC dans les transactions de détail aurait également un impact significatif sur le système monétaire, la politique monétaire, et la stabilité financière, ce qui nécessite une analyse approfondie et une planification détaillée.
En résumé, bien que le projet Tourbillon représente un progrès important dans la compréhension des MNBC, en particulier sous l'angle de la confidentialité et de la sécurité, il ne constitue pas en soi un plan d'action pour l'implémentation des MNBC dans les transactions de détail par la BNS. Des étapes supplémentaires, comprenant des évaluations approfondies et des décisions stratégiques, seraient nécessaires pour aller dans cette direction.
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