Compte-rendu de « Jeu d’ombres » (1993)

 


Par Alex Li


L’auteur de Jeu d’ombres, Nigel Findley était un auteur et concepteur de jeux prolifique, reconnu pour son travail dans l'univers de Shadowrun et d'autres jeux de rôle comme Dungeons & Dragons. Il a écrit plusieurs guides, suppléments, et romans qui ont enrichi ces mondes fictifs. Findley était particulièrement apprécié pour sa capacité à tisser des récits complexes et captivants, ainsi que pour son attention aux détails dans la création de ses univers de jeu. Malheureusement, il est décédé en 1995, mais son héritage perdure à travers les nombreux écrits qu'il a laissés, qui continuent d'ailleurs à influencer les jeux de rôle et la science-fiction.


En outre, Jeu d'ombres est un roman qui fait partie de l'univers de Shadowrun, un mélange distinctif de cyberpunk et de fantasy. Publié en 1993, le roman plonge les lecteurs dans un monde où la haute technologie côtoie la magie et des créatures mythiques comme des dragons et des elfes. Cette hybridation de genres offre une toile de fond unique pour des histoires qui traitent souvent de thèmes comme les corporations surpuissantes, les confrontations entre la magie et la machine, ainsi que des questions d'identité et de société, ce qui résonne avec mon intérêt pour la micropolitique du désir et la micro-physique du pouvoir.


Le roman, qui fait partie de l’univers de Shadowrun, possède une évaluation moyenne de 3,5 étoiles sur Goodreads, suggérant une réception plutôt positive de la part des lecteurs qui ont laissé des avis sur cette plateforme. Les exemplaires du livre disponibles sur des sites comme AbeBooks montrent qu’il continue d’être vendu et collecté, ce qui peut indiquer un intérêt soutenu pour l’œuvre au fil des années. Toutefois, il n’y a pas de détails spécifiques sur la réception critique au-delà de ces évaluations de lecteurs. Les copies utilisées disponibles montrent que le livre a été apprécié et conservé dans des collections personnelles, ce qui témoigne d’une certaine appréciation pour le travail de Findley dans l’univers de Shadowrun.


L’univers de Shadowrun est un mélange fascinant de cyberpunk et de fantasy urbaine. Dans ce monde alternatif, la magie a refait surface aux côtés d’avancées technologiques radicales, transformant la société et la géopolitique mondiale. Les humains coexistent avec des orcs, des trolls, des elfes et des nains, ainsi que des sous-espèces connues sous le nom de métavariants, comme les gnomes, les géants et les dryades. Des virus comme le HMHVV ont créé des créatures qui vont au-delà du vampirisme traditionnel, entraînant des mutations profondes et parfois terrifiantes. Les dragons sont des acteurs puissants dans ce monde, non seulement grâce à leur force physique et magique, mais aussi par leur influence économique et politique.


Le cadre du jeu Shadowrun est post-apocalyptique, avec des mégacorporations puissantes qui exercent un contrôle significatif sur la vie quotidienne, souvent au-delà ou en lieu et place des gouvernements traditionnels. Ces corporations sont immunes aux lois nationales et opèrent sous leur propre juridiction, menant des guerres clandestines pour la suprématie économique et le pouvoir, souvent à l’aide de shadowrunners, des opérateurs clandestins qui effectuent des missions déniables pour le compte des corporations.


La technologie est avancée avec le cyberware et le bioware qui permettent d’augmenter les capacités humaines et métahumaines. La Matrice est un réseau informatique mondial, accessible par une interface neuronale directe, qui a évolué vers un système sans fil omniprésent au fil des éditions du jeu.


La magie est une force vitale pour ceux qui sont éveillés, avec des magiciens qui lancent des sorts et invoquent des esprits, et des adeptes qui utilisent la magie pour améliorer leurs capacités physiques et mentales.


Shadowrun est également célèbre pour son système de jeu basé sur les dés à six faces et est axé sur les compétences plutôt que sur les classes, bien que des archétypes soient présentés pour inspirer les joueurs et les maîtres de jeu. L’univers du jeu continue d’évoluer, avec des histoires qui se déroulent dans des romans, des novellas et des livres de source qui enrichissent l’expérience et le monde de Shadowrun.


Ce livre résonne avec mon approche, car, lorsque j’ai créé le JDR du Fugitif avec le collectif, les joueurs hésitaient entre un univers réaliste et un univers fantaisiste. C’est finalement le premier qui l’a remporté sans que le second n’ait vraiment disparu. En effet, des éléments surréalistes tendent à revenir systématiquement dans le jeu, à la manière d’un arrière-fond onirique, donnant au jeu son aspect hyper-réaliste.

Or, bien que l'univers de Shadowrun et celui du Fugitif partagent certains éléments comme la présence d'une société dystopique et la fusion de réalités alternées avec des enjeux politiques et sociaux, Shadowrun est distinctif par son mélange unique de cyberpunk et de fantasy urbaine, où la magie existe aux côtés de la technologie avancée et des mégacorporations puissantes. Dans Shadowrun, les shadowrunners accomplissent des missions pour le compte de ces corporations dans un monde où les races fantastiques sont la norme.


En revanche, l'univers du Fugitif semble se focaliser sur les dynamiques de pouvoir, l'exclusion socio-économique et la critique de l'État-providence, avec une réflexion approfondie sur des concepts philosophiques et politiques tels que la biopolitique et le transhumanisme. Le Fugitif explore également l'identité et la culture à travers le prisme de la sinicité comme éthicité.


Les deux univers utilisent le jeu de rôle comme moyen de questionner et de réimaginer les structures sociales et politiques. Cependant, l'univers du Fugitif possède un ancrage théorique et philosophique marqué, axé sur la réalité contemporaine et les perspectives futures, tandis que Shadowrun plonge plus profondément dans la fiction spéculative avec ses éléments fantastiques et cybernétiques.


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Dans l’univers de Shadowrun, la GLACE (Intrusion Countermeasures Electronics) fait référence aux programmes de sécurité informatiques qui protègent les données contre les accès non autorisés, notamment ceux effectués par les hackers. Dans le jeu, ces programmes sont simplement appelés IC, mais les hackers les désignent familièrement par le terme “Ice”. Ils sont conçus pour détecter, arrêter, et parfois tuer les deckers (les hackers du monde Shadowrun) qui tentent de s’infiltrer dans un hôte informatique. Les IC varient en complexité et en dangerosité, allant de simples programmes de surveillance à des logiciels capables de provoquer des dommages physiques par biofeedback létal.


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