Compte-rendu du “Livre à venir” (1959) par Maurice Blanchot, à travers la lecture d’Alex Li


Dans “Le Livre à venir”, Maurice Blanchot explore la littérature comme un espace où l’œuvre et l’infini se rencontrent, illustrant ce concept à travers l’exemple d’“Un coup de dés” de Mallarmé. Blanchot considère l’œuvre littéraire comme un acte de création qui vise à épuiser l’infini, une quête qui trouve son fondement dans le silence intérieur de l’écrivain.


Ce silence, loin d’être un vide, est perçu par Blanchot comme une condition préalable à la créativité authentique, un espace fertile d’où peut émerger l’expression littéraire. Il suggère que l’écrivain doit se défaire du bruit ambiant pour accéder à ce silence, où le particulier et l’universel coïncident, permettant à l’œuvre de toucher l’infini.


Blanchot attribue ainsi à l’écrivain une mission quasi prophétique, celle de se retirer du monde pour mieux en exprimer l’universalité. Cette démarche place l’écrivain comme médiateur entre le silence intérieur et la conscience collective de son époque, conférant à la littérature le pouvoir de révéler les tensions et aspirations universelles de l’humanité.


La lecture, selon Blanchot, est une extension de cette quête de silence et d’infini. Elle constitue une “expérience limite” de rencontre avec l’Autre, transformant le lecteur en écrivain potentiel, et suggère que la lecture et l’écriture sont des actes intrinsèquement liés dans leur exploration de l’universel.


Dans la vision de Blanchot, la littérature offre ainsi une réponse à la quête de sens et à la détresse existentielle de notre époque, invitant à une introspection et à une exploration spirituelle à travers le dialogue avec l’Autre. “Le Livre à venir” présente la littérature comme un vecteur de transformation personnelle et sociale, un espace où l’écrivain et le lecteur, dans leur solitude et leur silence, peuvent toucher à quelque chose de fondamentalement universel et partagé.


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