Compte Rendu de “Proust et les signes” de Gilles Deleuze



Par Alex Li


Dès ma première lecture de Proust et les signes (1964), j’ai été frappé par la manière dont Gilles Deleuze décrypte l’œuvre labyrinthique de Marcel Proust, offrant une clef de lecture non seulement innovante mais révolutionnaire. Ce n’est pas tant un commentaire sur Proust qu’une véritable immersion dans une philosophie du signe, du temps et surtout du désir.



Les signes : une nouvelle langue


Deleuze navigue à travers la Recherche en distinguant les signes mondains, amoureux et artistiques, parmi d’autres. Ce qui marque profondément, c’est sa capacité à montrer comment ces signes fonctionnent comme une machine à produire du sens. En effet, pour Deleuze, comprendre Proust, c’est apprendre à lire une écriture à travers des signes où chaque élément du quotidien se charge d’une profondeur insoupçonnée, qui débouche sur des sens que ne peut rassembler aucun logos.



Le désir comme production


Ainsi, l’un des aspects les plus provocateurs et enrichissants de ma lecture a été la conception deleuzienne du désir, qui sans cesse nous échappe. C'est que, contrairement à un manque à combler, le désir est ici envisagé par Deleuze comme une force créatrice, une production. Cette perspective a non seulement illuminé ma compréhension de Proust mais a aussi profondément influencé ma façon de concevoir la relation entre l’individu et le monde.



Une machine à produire du sens


C’est que la lecture de ce livre m’a amené à considérer l’œuvre d’art, et en particulier le texte proustien, comme une “machine à produire du sens”. Cela résonne particulièrement avec ma propre démarche, dans l’utilisation du serveur Discord du Fugitif, où la cartographie de la ville et la numérisation de Lausanne deviennent des actes de création de sens, dans une dynamique constante de déterritorialisation et reterritorialisation.



Implications philosophiques


En effet, la réflexion de Deleuze dépasse le cadre littéraire pour interroger notre rapport au monde. Sa lecture de Proust, comme exploration des signes et du désir, m’invite à une introspection sur la manière dont nous construisons notre réalité, comment nous nous inscrivons dans le tissu du temps, et comment, finalement, nous poursuivons une quête incessante de vérité à travers l’art. C’est ainsi que je conçois les différents lieux de la Ville comme des signes dont l’accumulation des pensées et des usages en détermine le sens rhizomorphique. 



Conclusion


“Proust et les signes” n’est pas seulement une étude sur Proust ; c’est une invitation à redéfinir notre perception du monde. Deleuze, à travers Proust, m’offre un prisme à travers lequel je peux reconsidérer la nature de l’expérience humaine. Ce livre restera pour moi une source d’inspiration indéfectible, influençant profondément ma vision de la culture, de l’art et de la société.

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