Interrogatoire d'Alex Li

 Texte fait par Marc et Dodo





Sarah : Avez-vous remarqué quelque chose d'inhabituel ou suspect ce jour-là ou les jours précédents ?
 
Alex Li : Je ne pensais pas le dire, mais je suis fasciné par la maladie psychique car je pense que dans la folie il y’a du génie, et le génie ouvre sur des dimensions multiples de la réalité que le monde du travail met de côté. Avec les artistes du Collectif, nous touchons à des réalités qui dépassent l’entendement, parfois j’ai l’impression de planer et d’être dans une autre dimension.
 
Le Tao (François) : Le 7 avril 2024, vous allez souvent dans ce restaurant, dit-moi ?
 
Alex Li : Dans le cadre du jeu, nous explorons divers endroits, vous savez, comme Sartre fréquentait à Paris le Café « Flore ». J’ai besoin de bruit, d’un endroit qui me stimule, et paradoxalement je retrouve ici à Lausanne quelque chose de ma vie parisienne, je ne l’aurais jamais cru.
 
Alexia : Connaissiez-vous bien la victime Sarah Johnson ?
Quels étaient vos sentiments à son égard et de quelle nature ?
 
Alex Li : J’ai appris son décès qui m’a profondément meurtri, car c’était quelqu’un que je connaissais par ma vie parisienne. Quand je l’ai appris, j’étais très en colère, je m’en voulais, non pas parce que j’étais coupable, mais…
 
Alexia : Vous êtes sûr ?
 
Alex Li : Oui, sûr et certain. Nous avions scellé un pacte avec d’autres comparses, le pacte de la « Fleur de Lys ». C’est un pacte secret qu’il m’est difficile à révéler…
 
Alexia : Pourquoi ?
 
Alex Li : Vous savez, c’était la vie parisienne, nous refaisions le monde, avec deux amis nous avons travaillé ensemble sur une philosophie qui touchait à l’alchimie, nous étions des médiévistes. J’ai étudié le français médiéval et j’ai fréquenté ces milieux-là à Paris, le Moyen-Âge regorge de symbole…
 
Alexia : Quels symboles ?
 
Alex Li : De toutes sortes, le Moyen-Âge est très riche en symboles et en magie, c’est là qu’avait commencé la chasse aux sorcières. Nous enquêtions sur un manuscrit, je ne peux pas vous dire lequel… (Hésitant) Je ne pensais pas que ça allait sortir de l’enquête… Sarah a été assassinée et je crains que nous soyons sur leur liste mes deux amis et moi… Non je ne peux pas vous en parler…
 
Alexia : Pourquoi ?
 
Alex Li : Parce que cela vous mettrait en danger. Il y’a des forces puissantes engagées derrière.
 
Alexia : Des sorciers ?
 
Alex Li : Je ne peux pas vous dire cela car vous me diriez que ça relève de la psychiatrie, mais sachez que la réalité possède plus que trois ou quatre dimensions. Je suis persuadé que c’est plus que de la croyance.
 
François : Pouvez-vous nous parlé de vos relations avec Dalmeck Aras Azul Ekaitzaren Begia qui est membre du Collectif ? Il nous avait mentionné l’existence de la fraction de la « Fleur de Lys ». Expliquez-nous votre lien avec eux ?
 
Alex Li : Les événement de Londres out été pour moi une tragédie, car cela m’a mis dans une position embarrassante où j’apparaissais dans les médias un potentiel coupable, voir un terroriste.
 
Alexia : Vous n’êtes pas un terroriste ?
 
Alex Li : Non, d’ailleurs mes recherches portaient sur la radicalisation et je dois vous avouer qu’une frange du Collectif s’est radicalisée, celle qui s’est déclarée dans les médias comme étant la « Fleur de Lys ».
 
François : Justement, Dalmeck nous en a parlé mais il dit ne pas en faire partie et ne pas les fréquenter. Et vous, quel est votre position ?
 
Alex Li : Malheureusement le Collectif ne contrôle pas ceux qui s’en disent membres, nous sommes un groupe ouvert qui ne pratique pas l’exclusion. C’est la raison pour laquelle je ne figure moi-même pas dans le comité de l’Association et j’ai voulu éviter de créer une sorte de « secte ». Ce groupe-là s’est détaché du Collectif, je ne peux même pas dire qu’ils étaient rattachés à nous. Ils se sont inspiré des textes de Dalmeck, même s’il dit ne pas avoir de lien avec eux, mais aussi nous ne voulons pas violer la loi, comme je vous l’ai dit nous faisons du « soft-Squatting » dans les Cafés…
 
Alexia : Vous ne squattez que les cafés ? Pas des maisons vides ? Je pose la question c’est tout…
 
Alex Li : Vous me prêtez des intentions qui ne sont pas miennes. Dans notre Collectif, nous dénonçons les problèmes que nous rencontrons dans la vie quotidienne. L’augmentation des loyers, des impôts, des primes-maladies et du coût de la vie. Certains d’entre-nous n’arrivent pas à trouver un logement, moi j’habite une chambre à l’Avenue des Lumières 25 à Pully… Non, ce n’est pas Pully même, c’est là où je vais voir mon psychanalyste…
 
Alexia : Vous êtes sûr que ce n’est pas à Pully ? Vous êtes en train de vous contredire, Mr Li…
 
Alex Li : Désolé, j’ai parfois des moments d’absence où je me contredis… C’est pourquoi je vois mon psychanalyste, le Dr. Lireux. Les conditions d’un interrogatoire sont toujours stressantes. Quelle était votre question ?
 
François : C’était à propos des membres de la « Fleur de Lys »…
 
Alex Li : Ce symbole revient sans cesse, et je pense que ces extrémistes l’ont choisi car il remet en question l’ensemble du Collectif, c’est pourquoi nous essayons de nous détacher de ces gens-là. Nous pratiquons la « Critique Artiste », une méthode qui consiste à faire la critique de l’état-providence. Certains de nos membres poussent pour que nous squattions des bâtiments, d’autres personnes dans le monde s’inspirent de nous et se revendiquent du Collectif.
 
François : Alors faîtes très attention, car même si vous n’êtes pas dans l’illégalité, couvrir des personnes terroristes est une infraction au Code de la Loi et peut se retourner contre vous.
 
Alex Li : J’en suis conscient. Pour l’instant je n’ai jamais été approché par la Police Fédérale ni les Services de Renseignements, mais si vous êtes en contact avec eux et avez besoin de plus amples renseignements, je suis à votre disposition.
 
Coop Centre St Laurent (Alexia) : Le 12 avril 2024, vous avez été vu à la Coop, mais pourquoi, vous n’êtes pas aller dire bonjour à Bras Long ?
Le 26 avril 2024, dite-moi, vous deviez remettre un parapluie à qui ?
 
Alex Li : Le restaurant de la Coop Centre est le « QG » de notre Collectif. Mais je ne savais pas que vous connaissiez l’existence de Bras-Long. C’est mon coach chez Gentry Mone ne à Beaulieu. Il me conseille pour me réinsérer professionnellement. Le parapluie est un code secret que je devais remettre. Je ne peux pas vous en parler car si vous le déchiffrez, vous allez apprendre un secret que je ne peux malheureusement pas vous révéler, cela concerne une société secrète.
 
François : Faîtes attention, tout le monde a ses secrets, mais si l’une de ces sociétés commet un acte illégal, vous ne pourrez pas garder indéfiniment le secret.
 
Alex Li : Vous savez, avec certaines sociétés, il y’a une mode de la sorcellerie…
 
Alexia : De la sorcellerie ?
 
Alex Li : Peut-être que vous feignez de ne pas le savoir, mais des rites magiques ou sataniques sont faits dans le Canton de Vaud.
 
Alexia : Mais vous m’avez dit que vous ne connaissez pas ce genre de choses, et là vous dites le contraire…
 
Alex Li : Des sociétés secrètes, il y’en avait plein dès le Moyen-Âge…
 
Alexia : Mais on n’est pas au Moyen-Âge…
 
Alex Li : Oui mais nous avons des sociétés secrètes qui existent depuis plusieurs siècles.
 
Alexia : Le 14 mai 2024, encore à la Coop Centre, vous aviez rendez-vous avec l’Etrangère ?
 
Alex Li : Vous savez, dans notre Collectif, par exemple, Dalmeck fume…
 
Alexia : Oui mais là on ne parle pas de Dalmeck, mais de l’Etrangère. C’est lié, l’Etrangère et Dalmeck ?
 
Alex Li : En tant qu’artistes, nous devons parfois dépasser les limites des cinq sens pour trouver de l’inspiration, et je sais que l’Etrangère, par le passé, prenait des substances. Elle a un parcours de vie très riche.
 
Alexia : Le même jour on vous a vu utilisé un programme qui s’appelle ChatGPT4o, ça sert à quoi ? Ce n’est pas un programme d’espionnage ?
 
Alex Li : Non, c’est un programme d’Intelligence Artificielle que nous utilisons pour faire de l’art numérique.
 
Sarah : Le dialogue est la clé, n'est-ce pas ?
Vos conversations sont sécurisées c’est ça ?
Pourquoi cette paranoïa ?
Non pas par suspicion, mais pour comprendre votre besoin de confidentialité !
 
Alex Li : Nous sommes souvent ciblés par des cybercriminels et comme ce que l’on fait est sensible, nous devons protéger notre vis privée. C’est pourquoi nous utilisons des logiciels de sécurité, pas pour couvrir des activités illégales.
 
City Walking (François) : Le 13 avril 2024, que veux dire : « mon ostracisme me permet de devenir invisible » expliquez-moi ?
Le 20 mai 2024, nous avons vu une voiture s’arrêter devant vous, une personne vous tendre une enveloppe parler un court moment et repart, pouvez-vous m’expliquez de quoi il s’agit ?
 
Alex Li : Contrairement à Salvador Dali, qui faisait tout pour se mettre en avant, j’essaie d’être discret.
 
François : Vous utilisez très souvent dans votre Collectif des supports tels que Discord ou Blogspot. Vous restez donc dans les réseaux classiques visible et non le DarkWeb. Vous comprendrez donc que pour nous, il n’est pas difficile d’y accéder…
 
Alex Li : Oui mais ce n’est qu’une œuvre de fiction.
 
Alexia : Vous êtes sûr que c’est une œuvre de fiction ? Mais vous dites réalité et fiction.
 
Alex Li : On explore les différentes dimensions de la réalité qui sont infinies et on brouille les pistes. Mais pas dans le but de semer la police, même si le mon du Fugitif peut le faire croire. Le Fugitif vous invite à fuir, mais dans le sens des philosophes Gille Deleuze et Félix Guattari, pour nous encourager à retrouver une forme de souveraineté et de liberté.
 
François : Il est difficile de démêler le vrai du faux. D’ailleurs, quel était cet échange du 20 mai 2024 avec cette personne qui s’est arrêtée devant vous pour vous donner une enveloppe ? Une de nos sources a observé la scène.
 
Alexia : C’est quoi cette enveloppe ?
 
Alex Li : (Hésitant) Si je vous le révélais, cela compliquerait les choses.
 
François : Mais il n’y’a pas de rapport avec le meurtre ? Car si c’est le cas et que vous nous cachez des informations, cela serait une obstruction à la justice.
 
Alex Li : Je vous savais fort mais pas à ce point-là, je ne voulais pas vous remettre ce document.
 
Alexia : Avez-vous le document sur vous ?
 
Alex Li : Oui mais je crains pour ma sécurité personnelle.
 
Alexia : Vu que vous l’avez sur vous et tout ce qu’il s’est passé avant, n’est-ce pas une intention de nous donner cette lettre ?
 
Alex Li : Je n’ai pas d’autre choix, vous m’acculez.
 
François : Nous pouvons assurer votre protection si vous êtes vraiment en danger.
 
Alex Li : Je vous le remets, je vous fais confiance (Il remet le document) c’est un document du Service de Renseignements de la Confédération, je ne suis pas censé l’avoir, on me l’a remis lundi dernier quand une voiture s’est arrêtée près de moi alors que je faisais mon City-Walking près du Parc de Valency. Je crains que le service ait été piraté et que l’affaire prenne des proportions internationales.
 
Alexia : Donc, en termes simples, vous êtes un espion ou pas ?
 
Alex Li : (Rire) Question fatidique… J’ai toujours été persécuté avec cela.


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