Les Katabates

De vagues et de profondeurs


L’océan grondait, ses vagues tumultueuses frappant la coque du navire. Pourtant, ceux qui se tenaient à bord ne tremblaient pas. Les Psychonautes, enveloppés dans leurs capes mystiques, glissaient sur l’eau comme des spectres eux-mêmes, fusionnant avec la tempête qui faisait rage. Ce n’était pas le chaos qu’ils fuyaient, c’était la profondeur qu’ils recherchaient. Leurs esprits, aiguisés par des années de voyages intérieurs, ne voyaient pas de danger là où d’autres n’auraient vu que destruction. Le monde était leur terrain d’exploration, mais au-delà du monde physique, leur quête prenait une dimension plus vaste, infinie.

Ils ne naviguaient pas sur une simple mer, mais sur l’océan de l'esprit, où chaque vague portait en elle des mystères insondables, des réalités multiples. Et soudain, là-bas, dans le lointain brouillard des abysses, des formes commencèrent à se révéler. D’abord indistinctes, telles des ombres se mouvant sous l’eau, elles prirent progressivement forme. Des silhouettes gigantesques, presque humaines, mais bien plus grandes, bien plus anciennes. Des créatures dont l’existence transcendait les lois naturelles. C’étaient les Katabates.






Les Katabates se dressaient dans la brume, majestueux et immobiles, leurs formes ondulant comme si la mer elle-même avait pris vie. Les Psychonautes, bien qu'intrépides, savaient qu'ils ne pouvaient plonger aussi profondément. Ces êtres appartenaient à un autre monde, un monde que les voyageurs ne pouvaient que contempler de loin.

« Vous êtes beaux, » murmura le chef des Psychonautes, levant les yeux vers les colosses éthérés. Un respect silencieux traversa l’équipage. Ils comprenaient que ces créatures étaient bien plus que des ombres ; elles étaient les maîtres de ces profondeurs, là où eux ne faisaient que passer.

Sans chercher à les déranger, les Psychonautes détournèrent leur regard. Leur rôle était d’explorer, pas d’habiter ces abîmes. La différence était claire : les Katabates étaient les gardiens de cet espace, et eux, les voyageurs, n’étaient que des invités éphémères.

Avec un dernier regard empli de respect, le navire reprit sa route, glissant sur les flots. Les Katabates, eux, restèrent dans la brume, immuables et éternels.



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