Squat 2
Alors que la lumière du jour s'estompe lentement sur Lausanne, je me trouve devant une impasse. L'invitation à la fête de clôture du squat à Prilly me titille l'esprit. J'ai toujours vu dans ces lieux marginaux un microcosme de liberté, un tableau vivant où se dépeint la contre-culture. C'est là que "Le Fugitif" peut puiser son essence, là où la résistance prend racine et où les fils narratifs s'entrelacent en un canevas complexe et authentique.
Je dois choisir : assister à cet adieu vibrant à un bastion de la créativité ou rester en retrait, observer de loin, et laisser les histoires de ces murs influencer mon projet depuis une perspective plus froide, plus analytique. Je suis partagé entre mon désir d'immersion totale et la nécessité de garder un œil critique, extérieur.
Pourtant, c'est dans la poussière de ces couloirs et le rythme des cœurs battants au son de la techno et du rap que je sens l'âme de mon jeu se fortifier. Je décide donc d'y aller, pas seulement en tant qu'observateur, mais en tant que participant. J'emporterai avec moi un petit carnet noir, où je griffonnerai des idées, des bouts de conversations, et des croquis rapides. Ce sera mon sésame pour transformer l'éphémère en permanence, les échos d'une subculture en une expérience de jeu palpable.
Je vais également proposer à ces artistes des collaborations ponctuelles, leur offrant une plateforme dans "Le Fugitif" pour exposer leur art et leurs idées. Nous pourrions organiser des soirées jeu dans ces espaces délaissés, créant une synergie entre leur mouvement et mon projet.
Milo, avec son regard de survivaliste, m'aidera à garder les pieds sur terre, à questionner l'authenticité de chaque interaction. Nous allons discuter avec les squatters, comprendre leur vision du monde, et peut-être trouver en eux des alliés pour les "battles" et les scénarios du jeu.
Cette nuit, je vais mêler l'utile à l'agréable. Je vais danser, écouter, et surtout, apprendre. Demain, "Le Fugitif" aura une nouvelle couche de réalisme, tissée des fils de la réalité brute et non filtrée de ces espaces de liberté.
Alex


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