Une nouvelle collègue pour Alexia Hoffer
Texte fait par Dodo
La ville de Lausanne, avec son mélange pittoresque de modernité et d'histoire, semblait retenir son souffle sous le ciel gris d'un matin d'hiver. Le lac Léman scintillait au loin, indifférent aux drames humains qui se jouaient sur ses rives. Au sein de la Police Cantonale Vaudoise, un nouveau chapitre s'ouvrait avec l'arrivée de l'inspectrice Sarah Da Silva, tout droit venue de Genève.
Dans son bureau, Alexia Hoffer, commissaire expérimentée, observait la ville à travers sa fenêtre, son café matinal à la main. Elle était réputée pour son intelligence aiguë et sa détermination sans faille. À ses yeux, chaque crime était un puzzle complexe qu'elle se devait de résoudre, peu importe les obstacles.
La porte de son bureau s'ouvrit doucement, et Sarah Da Silva fit son entrée. De stature moyenne, elle portait un tailleur professionnel qui ne parvenait pas à dissimuler sa nature athlétique. Ses cheveux bruns étaient tirés en arrière dans un chignon soigné, et ses yeux marron observaient le monde avec une curiosité intense.
"Commissaire Hoffer, je suis l'inspectrice Sarah Da Silva. C'est un honneur de rejoindre votre équipe," dit Sarah en tendant une main ferme.
Alexia lui rendit sa poignée de main avec un hochement de tête approbateur. "Bienvenue à Lausanne, inspectrice. J'ai entendu parler de votre travail à Genève. J'espère que vous êtes prête, car nous avons déjà une affaire qui nécessite notre attention."
Sarah hocha la tête avec enthousiasme, sa curiosité piquée. "Je suis prête pour n'importe quel défi, commissaire."
Alexia lui tendit un dossier. "Alors, commençons. Hier soir, un corps a été découvert près de la Cathédrale de Lausanne. La victime est un artiste local bien connu, membre d'un collectif controversé. Les premiers éléments de l'enquête suggèrent un homicide."
Sarah ouvrit le dossier et parcourut rapidement les premiers éléments. "Un artiste, vous dites ? Avez-vous des suspects ?"
"Pour l'instant, nous nageons en plein mystère. Mais j'ai l'intuition que cette affaire est loin d'être ordinaire. Nous devons nous rendre sur les lieux du crime."
Les deux femmes quittèrent le bureau, prêtes à plonger dans les profondeurs d'une enquête qui promettait d'être tout sauf simple. Alors qu'elles traversaient les couloirs du commissariat, un sentiment d'inquiétude planait dans l'air. Lausanne, avec ses secrets bien gardés, allait mettre à l'épreuve leur perspicacité et leur courage.
Les rues de Lausanne étaient animées de l'agitation matinale lorsque Alexia Hoffer et Sarah Da Silva se dirigèrent vers leur véhicule de service. La Cathédrale, un joyau gothique dominant la ville, était à quelques minutes de là. En chemin, Alexia partagea ce qu'elle savait. "La victime, Patrick R., était un personnage énigmatique, bien connu dans le milieu artistique lausannois. Il semblerait qu'il ait eu des démêlés avec plusieurs groupes."
Sarah écoutait attentivement, prenant des notes mentales. "Des conflits d'intérêts artistiques ou quelque chose de plus sinistre ?" demanda-t-elle.
"Peut-être les deux," répondit Alexia.
"Patrick était impliqué dans des projets controversés, certains liés à des
mouvements politiques locaux. Cela pourrait nous donner un motif."
La Cathédrale se dressait majestueusement à leur arrivée, entourée de rubans de police et d'une activité fébrile. Elles furent accueillies par l’inspecteur Martin, un homme de grande taille aux cheveux châtain clair, qui les conduisit immédiatement à la scène de crime.
Le corps de Patrick gisait près d'une des entrées latérales de la Cathédrale, partiellement caché par des buissons. Il était vêtu de façon excentrique, typique de sa personnalité artistique. Une expression de surprise était figée sur son visage.
"Les premières constatations ?" demanda Alexia en s'agenouillant près du corps.
"Pas de signe évident de lutte. La cause de la mort semble être une plaie profonde à l'arrière de la tête. L'arme du crime n'a pas été retrouvée sur place," rapporta l’inspecteur.
Sarah, quant à elle, examinait les environs. "Il y a des traces de pas ici, et là... Quelqu'un a fui par cette direction." Elle pointa vers une ruelle sombre à côté de la Cathédrale.
Alexia se releva et scruta la ruelle. "Bien vu, inspectrice. Nous devons suivre cette piste. Martin, faites sécuriser cette zone et commencez à interroger les éventuels témoins."
Les deux femmes se dirigèrent vers la ruelle, se faufilant dans l'ombre de la Cathédrale. Chaque pas les rapprochait d'un monde caché de secrets et de mensonges, où chaque indice pouvait être la clé pour résoudre le meurtre de Patrick R.
Leurs pas résonnaient sur les pavés anciens alors qu'elles avançaient, conscientes que chaque découverte les entraînerait plus profondément dans l'énigme enveloppant Lausanne.
La ruelle étroite derrière la Cathédrale semblait un monde à part, loin de l'agitation de la ville. Les murs de pierre ancienne étaient couverts de graffiti, certains artistiques, d'autres simplement des cris d'expression urbaine. Alexia et Sarah avançaient prudemment, scrutant chaque recoin à la recherche d'indices.
"Regardez, commissaire," murmura Sarah, s'arrêtant devant une série de marques étranges sur le mur. "On dirait une sorte de symbole, peut-être un tag lié à un groupe local."
Alexia examina les marques. "Ou un message codé. Patrick était connu pour ses œuvres cryptiques. Cela pourrait être lié à son assassinat."
Elles prirent des photos du graffiti avant de continuer leur exploration. La ruelle débouchait sur une petite cour intérieure, où se trouvaient plusieurs poubelles et un vieux banc en bois. Sur le sol, près du banc, des taches sombres attirèrent leur attention.
"Du sang," constata Alexia en s'agenouillant. "Il a été traîné jusqu'ici avant d'être déplacé vers la Cathédrale. L'assassin a peut-être été interrompu."
Sarah suivit le trajet du sang du regard. "Il y a une caméra de surveillance là-haut, sur le coin du bâtiment. Elle aurait pu capter quelque chose."
"Bonne idée. Faisons vérifier ça," acquiesça Alexia. Elle contacta le poste de police pour demander l'accès aux enregistrements de la caméra.
Tandis qu'elles attendaient, Sarah remarqua quelque chose d'inhabituel près du banc - un petit morceau de tissu accroché à une écharde de bois. "Cela ressemble à du lin de haute qualité, peut-être un morceau de la chemise de la victime."
Alexia examina le tissu. "Ou de l'agresseur. Nous devons l'analyser pour des traces ADN."
L’inspecteur Martin les rejoignit peu après, apportant les images de la caméra de surveillance. Sur l'écran du téléphone portable de l’inspecteur, elles virent une silhouette encapuchonnée traînant quelque chose de lourd dans la ruelle.
"C'est notre suspect," dit Alexia, scrutant attentivement la vidéo. "Il semble connaître les lieux. Il pourrait faire partie du milieu artistique de Patrick, ou même du collectif."
Sarah hocha la tête, ses pensées en ébullition. "Nous devons interroger les membres du collectif. L'un d'eux pourrait avoir vu ou entendu quelque chose d'important."
"Et vérifier l'alibi de chacun," ajouta Alexia. "Cette enquête nous plonge au cœur des secrets de Lausanne. Chaque pas nous rapproche de la vérité, mais aussi du danger."
Les deux femmes se préparaient à retourner au poste de police lorsqu'un appel urgent de la centrale retentit. Un autre corps venait d'être découvert, à quelques rues de là. La ville, avec ses ombres et ses lumières, semblait s'enfoncer davantage dans un mystère profond et sinistre.
L'annonce du second corps secoua Alexia et Sarah. Elles se précipitèrent vers le lieu indiqué, une ruelle discrète bordée de petites boutiques d'art et de cafés. L'ambiance était tendue, les curieux s'amassaient derrière les rubans de police, murmurant des hypothèses.
Le corps gisait dans une position étrange, comme s'il avait été mis en scène. C'était une femme, habillée de façon extravagante, avec un collier d'amulettes autour du cou. "Elle fait partie du collectif, je la reconnais," murmura Sarah en observant la scène.
Alexia acquiesça sombrement. "Deux morts en moins de vingt-quatre heures, tous deux liés au même groupe. Ce n'est pas une coïncidence."
Elles s'approchèrent pour examiner de plus près le corps. La victime semblait avoir été étranglée, le collier d'amulettes serré à l'extrême autour de son cou.
"Regardez ça," dit Sarah, pointant du doigt une carte postale tombée à côté du corps. Sur celle-ci, une image de la Cathédrale de Lausanne avec un message cryptique écrit à la main: "Le chemin se révèle à ceux qui osent regarder au-delà."
"Un message de l'assassin ?" questionna Alexia. "Ou une piste délibérée pour nous égarer ?"
L’inspecteur Martin les rejoignit, apportant des nouvelles sur la première scène de crime. "Nous avons quelques témoignages intéressants. Plusieurs personnes ont vu Patrick R. argumenter violemment avec un homme non identifié près de la Cathédrale, quelques heures avant sa mort."
"Cela pourrait être notre suspect," réfléchit Alexia. "Sarah, nous devons interroger les membres du collectif immédiatement. Ils pourraient connaître l'identité de cet homme."
Les deux enquêtrices se dirigèrent vers le local du collectif, un espace artistique connu pour ses expositions avant-gardistes et ses soirées débats. L'atmosphère y était lourde, teintée de choc et de deuil.
Ils interrogèrent les membres un à un, cherchant des indices sur l'identité de l'homme mystérieux et sur les relations au sein du groupe. Les réponses étaient évasives, teintées de peur et de méfiance. "Les membres du Collectif nous cachent quelque chose," murmura Sarah.
Alors qu'elles quittaient le local, un membre du collectif les aborda discrètement. "Il y a quelque chose que vous devriez voir," dit-il en leur tendant un petit carnet. À l'intérieur, des dessins complexes et des notes cryptiques qui semblaient lier les deux victimes.
"Ce carnet pourrait être la clé de l'énigme," dit Alexia, le feuilletant rapidement. "Il nous faut l'analyser en détail."
Les rues de Lausanne semblaient encore plus sombres en repartant. Le puzzle se compliquait, chaque pièce révélant une part plus obscure du tableau. Alexia et Sarah savaient qu'elles devaient agir vite, car dans l'ombre de la ville, un tueur attendait son prochain coup.
De retour au commissariat, Alexia et Sarah se plongèrent dans l'analyse du carnet. Les pages étaient couvertes de dessins abstraits, de symboles ésotériques et de phrases énigmatiques. Chaque élément semblait être une pièce d'un puzzle complexe, dont le sens leur échappait encore.
"Regardez ces symboles, ils se répètent sur plusieurs pages. Et cette série de chiffres, elle pourrait être une sorte de code," remarqua Sarah, pointant du doigt une page particulière.
Alexia acquiesça, pensivement. "Oui, et ces dessins pourraient représenter des lieux à Lausanne. Nous devons décrypter ce code. Il pourrait nous mener à l'assassin ou à sa prochaine cible."
Elles firent appel à un expert en cryptographie du département pour les aider à décoder les messages. Pendant des heures, elles travaillèrent ensemble, comparant les notes du carnet aux dossiers des victimes et aux cartes de la ville.
Finalement, un motif commença à émerger. Les chiffres étaient des coordonnées, menant à des lieux spécifiques dans Lausanne. "Ces endroits... ils forment un parcours à travers la ville. Comme si l'assassin voulait nous faire suivre un chemin," conclut Sarah.
"Un chemin vers quoi ?" se demanda Alexia. "Et pourquoi ?"
Leur réflexion fut interrompue par un appel urgent. Un troisième corps venait d'être découvert, dans l'un des lieux indiqués par les coordonnées du carnet. Sans perdre de temps, elles se rendirent sur la scène de crime, une sensation d'urgence pesant sur elles.
Le corps était celui d'un homme, un autre membre du collectif artistique. Il gisait dans une petite allée, une expression terrifiée figée sur son visage. À ses côtés, une enveloppe contenant une autre carte postale de la Cathédrale, avec un nouveau message cryptique.
"Cet assassin joue avec nous," dit Alexia, examinant la carte. "Chaque meurtre est un message, une partie d'une histoire plus grande qu'il veut nous raconter."
Sarah se tenait silencieuse, observant la scène. "Et nous sommes les pièces de son jeu morbide. Nous devons anticiper son prochain mouvement avant qu'il ne frappe à nouveau."
Alors que la nuit tombait sur Lausanne, la ville semblait
retenir son souffle, attendant le prochain acte de ce drame obscur. Alexia et
Sarah savaient qu'elles devaient démêler les fils de cette toile complexe avant
que le tisseur ne complète son œuvre sinistre.
De retour au commissariat, l'atmosphère était tendue. Les murs semblaient vibrer de l'urgence de l'enquête. Alexia et Sarah, épuisées mais déterminées, étudièrent de nouveau le carnet, cherchant à prédire où l'assassin frapperait ensuite.
"Nous devons comprendre le lien entre les victimes et ces lieux," dit Alexia, le regard fixé sur la carte de Lausanne parsemée de marques. "Chacun de ces meurtres a été méticuleusement planifié. Rien n'est laissé au hasard."
Sarah, les yeux rivés sur les pages du carnet, eut soudain un éclair de compréhension. "Et si ces lieux représentaient quelque chose de personnel pour l'assassin ? Un parcours lié à son passé ou à ses motivations ?"
Leur réflexion fut interrompue par l'arrivée de l'expert en cryptographie. "J'ai déchiffré une partie du code," annonça-t-il. "Ces chiffres, ils correspondent à des dates et des heures. Le prochain est prévu pour demain soir."
Alexia et Sarah échangèrent un regard entendu. "C'est notre chance de l'attraper," dit Alexia. "Préparons une opération. Nous serons là pour l'accueillir."
La nuit suivante, une opération discrète fut mise en place autour du prochain lieu indiqué. L'endroit était un vieux pont surplombant le lac, un lieu chargé d'histoire et de légendes locales.
Tapi dans l'ombre, l'assassin arriva, confiant et insoupçonné. Cependant, à l'instant où il s'apprêta à frapper, les lumières s'allumèrent et les policiers surgirent de leurs cachettes. Pris au piège, l'assassin tenta de s'échapper, mais fut rapidement maîtrisé.
C'était un homme d'âge moyen, aux yeux hantés et au visage marqué par des années de rancœur. "Pourquoi avez-vous fait ça ?" demanda Alexia alors qu'il était menotté.
L'homme rit amèrement. "Vous ne comprendrez jamais. Ils m'ont tous trahi, pris ce qui m'était cher. Chaque meurtre était une pièce de mon histoire, une justice que j'ai rendue."
Alexia et Sarah écoutaient, réalisant l'étendue de la folie de l'homme et la profondeur de sa douleur déformée en haine.
Alors que l'assassin était emmené, Sarah souffla, soulagée mais troublée. "C'est fini, mais à quel prix ?"
Alexia regarda les lumières de Lausanne, réfléchissant à la complexité de l'âme humaine. "La justice a un prix, Sarah. Parfois, c'est notre paix intérieure."
La nuit enveloppait la ville, mais quelque part entre les ombres et les lumières, Lausanne respirait à nouveau librement, libérée du poids de la terreur. Pour Alexia et Sarah, c'était une victoire, mais aussi un rappel que la lutte contre les ténèbres était un chemin sans fin.


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