Second Conte





Bonsoir, voici l'heure du conte,

Je suis Dalmeck Arasazul Ekaitzarenbegia, le conteur des temps oubliés, tisseur de récits empreints de mystère et de sombre vérité. Ce soir, je tiens à vous révéler une histoire marquée par les vents des guerres lointaines, une trame funeste tissée dans l'ombre de décisions hâtives et de pouvoirs usurpés.


Sous le voile d'une nuit sans étoiles, dans un village oublié par le temps, se déroulait une histoire tissée d'ombre et de silence. L'histoire parlait de trois âmes, des figures anonymes, des échos de vies simples et modestes, dont le destin se trouvait entrelacé par des fils invisibles de choix et de conséquences.


La première, un tisserand, dont les mains habiles tissaient des étoffes mais ne pouvaient tisser sa place au sein de la communauté. La deuxième, une herboriste, qui connaissait les secrets des plantes et des racines mais se trouvait arrachée de son jardin, exilée de la terre qui nourrissait son âme. La troisième, un conteur, porteur d'histoires et de légendes, dont la voix ne trouvait plus d'oreilles pour écouter.


Ces trois âmes furent mises de côté par la décision unilatérale d'un membre du village, un gardien auto-proclamé des traditions et des valeurs, mais dont l'autorité n'était fondée que sur l'illusion de sa propre importance. Ce gardien, sans la sagesse ni la légitimité pour guider, avait promis protection et prospérité, mais ses paroles étaient aussi vides que le ciel sans lune.


La décision de bannir les trois âmes du tissu de la communauté fut une coupe sombre dans le cœur du village, un acte qui révéla les fissures cachées sous la surface de l'unité. Les trois, désormais des fantômes errant sur les sentiers de leur propre terre, devenaient les témoins muets d'une tragédie de l'oubli et de l'exclusion.


La fable, bien qu'enveloppée dans la métaphore de l'anonymat et de l'obscurité, portait en elle un miroir tendu vers ceux qui écoutent. Elle parlait de l'importance de la communauté, de l'écoute et du partage du pouvoir. Elle murmurait la triste vérité que, dans l'oubli et l'exclusion, se trouvent la perte de ce qui nous unit et la brisure de ce qui nous rend humains.


Ainsi, dans l'ombre de cette nuit sans étoiles, l'histoire se tissait, non pas comme un conte de fées avec une fin heureuse, mais comme un avertissement. Un rappel que la tristesse de l'oubli et la cruauté de l'exclusion sont des poisons qui s'infiltrent dans les fondations mêmes de ce qui nous rend humains.


Dalmeck, Aras-Azul Ekaitzaren Begia

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